Peng, l’oiseau mythique 大鵬鳥


Le « Peng » (鵬) ou « DaPeng » (大鵬) est un rapace mythique chinois qui serait issu de la transformation d’un « Kun » (鯤), monstre marin géant. Dans la mythologie des créatures géantes, on compare le Peng au « Rokh » (oiseau légendaire arabe/perse) ou au « Garuda » (aigle géant des mythes hindous) et le Kun au « Léviathan » (monstre marin évoqué dans la bible).

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Les logographes chinois pour « Peng » et « kun » illustrent des radicaux phonétiques communs. Peng (鵬) combine le radical « oiseau » (鳥) avec un « Peng » (朋/ »ami ») phonétique, et « Kun » combine le radical « poissons » (魚) avec un « Kun » (昆 / »descendance; insectes »). Les deux noms impliquent un jeu de mot: Peng (鵬) était anciennement une variante du caractère chinois « Feng » (鳳/ »Phénix ») que l’on retrouve aussi dans le terme « FengHuang » (鳳凰 [englobant tant bien l’oiseau mâle que femelle]). Kun (鲲) signifiait à l’origine « œufs de poisson/alevins ». Les synonymes de Peng comprennent « DaPeng » (大鵬, avec « grand ») et « DaPengNiao » (大鵬鳥, avec « oiseau »), tous deux utilisés pour traduire les termes « Rokh » et « Garuda ». « DaPeng » se réfère également à des noms de lieux en chine à « ShenZhen » (深圳) et à « GuangDong » (廣東). Après les découvertes de fossiles récents dans le nord de la Chine, les paléontologues chinois ont utilisés « Peng » pour nommer les oiseaux « Pengornis » et « enantiornithine » ainsi que le « ptérosaure wukongopterid Kunpengopterus ». Les Chinois ont également été les premier à utiliser le mot « Peng » comme un adjectif. On en retrouve des traces sous la « dynastie Ming » (明朝), notamment en 1400 lorsque « l’Empereur HongWu » (洪武帝) qualifie l’ampleur de son armée.

"Le Peng déploie ses ailes" (大鵬展翅).

« Le Peng déploie ses ailes » (大鵬展翅).

Dans la littérature chinoise, on retrouve les plus anciennes mentions sur le mythe du Peng et du Kun dans le « ZhuangZi » (莊子), un classique Taoïste. Le premier chapitre, « Xiao Yao You » (逍遙遊/ »escapade ») commence avec trois versions de cette parabole; dans le premier paragraphe, une citation du « QiXie » (齊諧/ »Harmonie Universelle »), et une citation du « Tang Zhi Wen Ji » (湯之問棘/ »Questions de Tang à Ji ») comparant l’oiseau géant avec une petite cigale (蜩), une tourterelle (鳩) ou une caille (鴳).

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